Pour commencer la saison de VTT, Loulou a invité l'ensemble des VTTistes du club à se déplacer dans son Cantal natal afin de rouler sur des terrains que nous avons peu l'habitude de pratiquer. Huit d'entre nous avaient répondu positivement dont nos deux féminines mais ces dernières ont du se désister pour des événements familiaux importants. Comme les Samouraïs ou les mercenaires mais pas les nains nous étions sept à prendre la route le jeudi 6 vers 13h00 pour descendre vers le Massif central.
L'organisation avait été millimétrée par Loulou et Christian et nous étions à l'heure à Saint-Flour pour récupérer les courses au drive et faire un « petit » complément au magasin.
Nous avons rejoint ensuite Challèles, village d'origine de notre hôte qui nous accueillait dans sa maison familiale. L'heure étant déjà avancée, nous avons rapidement pris possession des lieux et pendant la préparation du repas nous en avons profité pour prendre l'apéro en discutant des sorties prévues pour le week-end. Le repas se déroulait dans une excellente ambiance d'autant plus que Loulou, avec sa prévenance habituelle, doublait le dessert avec une délicieuse pachade qui a vite été engloutie par la « troupe ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le lendemain, vendredi, le levé était tôt puisqu'il fallait se déplacer à Laveissière à côté de Murat pour notre première sortie. Les vélos étant restés sur les voitures, nous avons pris la route très rapidement et après une grosse heure nous sommes arrivés sur place. La veille nous étions arrivés sous la pluie et le temps de ce vendredi matin était encore couvert et frais mais déjà les nuages se déchiraient et laissaient voir quelques coins de ciel bleu. Après vérification des montures, le départ était donné et tout de suite nous avons été mis dans le bain : courtes montées abruptes et techniques qui faisaient monter le rythme cardiaque instantanément. Il s'agissait donc de ne pas forcer à la fois pour s'échauffer mais également pour garder du jus pour la journée qui s'annonçait longue !
Nous sommes montés un peu au-dessus de la station du Lioran à travers la forêt et déjà sur certains passages il fallait mettre pied à terre et pousser le vélo pour pouvoir grimper quelques montées au-delà de 18%. Mais le moral était au beau fixe puisque le soleil faisait son apparition et que ce n'était que le début …
Une bonne petite descente venait récompenser nos efforts mais pas pour tout le monde car Laurent pour toute récompense n'a eu qu'une belle chute qui l'a laissé avec une épaule endolorie pour le reste du week-end. Mais c'est du costaud le Lolo et cela ne l'a pas empêché de rouler même si de temps en temps il faisait des moulinets avec son bras histoire de se décontracter.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La suite du parcours nous emmenait de la station au Plomb du Cantal en passant par le col de Prat de Bouc. Nous y allions confiants car Christian nous avait expliqué qu'on zigzaguait sous le téléphérique. Bon autant vous le dire tout de suite la notion de zigzag en Alsace tient plutôt de la ligne droite que du chemin muletier ! Oui il y avait des zigzags mais il fallait aller les chercher après une montée ou le déclivité pouvait atteindre 23% ! Un vent de rébellion soufflait sur la troupe et après conciliabule on décidait de continuer. Seuls Christian et Loulou restaient sur leur vélo, pour les autres c'était poussette avec les vélo à bout de bras. Arrivée au début des fameux lacets (enfin!) nouveau conciliabule car on ne savait pas trop ou on en était dans notre ascension et les cabines du téléphérique qui nous « survolaient » étaient bien tentantes. Nous décidions de continuer et c'est à moitié sur nos vélos et l'autre à pied qui nous sommes arrivés au col du Prat de Bouc qui finalement n'était pas si loin que ça. Nous étions encouragés sur la fin par Loulou et Lolo, ce dernier montrant qu'il était plus à l'aise dans les montées que dans les descentes !
Regroupés au col, il nous restait plus qu'à nous vêtir car il faisait un peu frais et à attendre le plus jeune qui lui a fait l'ascension complète jusqu'au plomb du Cantal.
Comme il avait pas mal d'avance, nous n'avons pas attendu longtemps et nous avons pu entamer la descente. D'habitude les descentes sont de réels moments de plaisir mais là ce n'était pas le cas. Le chemin était empierré au possible et demandait un peu de maîtrise technique pour gagner en vitesse. Une petite erreur de trajectoire et c'était la danse de Singui assurée pendant quelques mètres sur les pierres en serrant les fesses (à défaut des freins), seule action possible pour ne pas chuter. Pour corser un peu le jeu, comme nous traversions des pâturages, pour empêcher les vaches de sortir, il y avait des passages ouverts constitués de petits ponts en forme de triangle avec, à leur sommet, des petites portes en plastique façon porte de saloon. Il sont assez impressionnants au premier abord mais il faut les prendre assez vite pour les passer facilement. C'est un coup à prendre mais certains sont quand même très (trop?) pentus.
Cette descente mettait à mal les plaquettes et les disques de freins (mais ce ne sera pas la pire) mais également les cuisses qui se tétanisaient complètement et obligeaient à se rasseoir de temps en temps sur la selle. Dans cet exercice, certains sont plus à l'aise que d'autres et le classement des descentes qui ne variera pas de tout le week-end plaçait Christian en tête suivi de Philippe, de votre serviteur, Jean-Claude puis Patrick ou Loulou et bon dernier Laurent qu'on entend de loin avec ses couinements … qui ne proviennent pas de ses freins …
La matinée était déjà bien avancée et, après un regroupement au bas de la descente, nous continuions à nous laisser glisser plus doucement vers Murat, ce qui n'empêchait pas Jean-Claude, dans un petit chemin technique un peu plus pentu de faire une belle chute, sans gravité mais assez spectaculaire. Il est vrai qu'il était déjà chaud, il en avait fait une un peu plus tôt !
Après avoir traversé de petits villages, nous reprenions l'ascension pour atteindre le rocher de Bredons et sa chapelle qui surplombent Murat. Mélange de petites routes et sentiers techniques, cela nous demandait encore un bel effort dans lequel s'exprimaient Christian et Patrick, ce dernier étant le seul à pouvoir le suivre dans les montées les plus raides.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]De la chapelle nous pouvions admirer la ville et Loulou, pour soigner notre moral, nous indiquait le restaurant qui malheureusement n'était pas au fond de la vallée mais à flan de montagne. Après la descente de la chapelle, il a donc fallu reproduire notre effort pour atteindre la pause déjeuner tant attendue.
Le soleil brillait magnifiquement, nous nous sommes donc installés en terrasse et si ce n'est la tireuse à bière qui est tombée en panne durant la réalisation de notre commande, nous avons passé un très bon moment dans ce restaurant où nous avons été reçus avec le sourire et dans lequel nous avons bien mangé. On faisait durer un peu le plaisir car les organismes étaient un peu entamés mais il a bien fallu se résoudre à repartir pour la petite quinzaine de km qui restaient.
A priori 15 km ce n'est rien, mais là,dès la sortie de la ville c'était de la grimpette. Ici pas de pourcentage impressionnant mais un petit 7% qui nous a fait monter par la route ou les chemins au-dessus de notre lieu de départ. Dans ces cas là, on se motive en se disant que tout ce qui monte doit redescendre et c'était effectivement le cas. Belle petite descente qui a été interrompue par une épreuve Koh-lantesque dans laquelle il a fallu faire preuve d'esprit d'équipe. Nous devions passer sous un petit pont de chemin de fer et, sous ce pont, la descente courte mais très pentue, était pavée et de l'eau ruisselait sur sa majeure partie. D'ailleurs, une main courante en corde était fixée sur la paroi. Le premier était descendu seul en tenant son vélo d'une main et la corde de l'autre mais c'était assez scabreux. Au fur et à mesure des arrivées à ce point, nous avons constitué une chaîne et nous avons franchi cette difficulté assez rapidement et en toute sécurité aussi bien pour les machines que pour leurs pilotes. Il n'y a pas de photo de ce passage car pris dans l'action personne n'a pensé à immortaliser ce moment particulier.
C'est ça l'aventure !
Une fois la descente effectuée, il ne restait plus qu'à rejoindre les voitures et à rentrer à Challèles ou une partie crêpes nous attendait. Après le repas, personne ne traînait pour aller au lit d'autant plus que le lendemain, le départ était tôt même s'il ne fallait pas prendre les voitures.
Pour cette première sortie nous avons fait 41,5 km et 1600 m de D+ en 3h50 (temps de roulage).
C'est donc à l'aube que la majorité d'entre nous se levait le lendemain pour prendre le petit déjeuner et à 08h00 pétantes nous étions partis. Challèles étant à environ 800 m d'altitude, c'est à la fraîche et dans la brume que nous avons commencé notre randonnée qui allait nous mener au sommet du Mont Mouchet. Les jambes étaient un peu lourdes et il a fallu un petit temps d'échauffement pour trouver son rythme. La sortie de la nappe de brume nous offrait un magnifique paysage baigné dans un beau soleil de fin d'été et, le vélo n'étant pas que performance, nous avons pris le temps à plusieurs reprises d'admirer le pays notamment au sommet d'une barre rocheuse qui nous offrait un magnifique panorama sur la vallée de la Truyère avec au fond le viaduc de Garabit qui nous attendait pour le dimanche
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'ascension n'était pas de tout repos car elle empruntait des chemins escarpés qui nous obligeaient à descendre des vélos dès lors que nous n'arrivions plus à les diriger. Le grupetto, comme la veille était constitué de Laurent, Philippe, Jean-Claude et moi et si de temps en temps on entendait Laurent râler tout cela se faisait dans la bonne humeur et à chaque fin d'ascension nos camarades étaient là pour nous encourager.
Par une succession de chemins forestiers et de petites pistes nous sommes arrivés au sommet en faisant auparavant un arrêt au mémorial de la résistance car l'endroit a été un haut lieu de la résistance face à l'occupant allemand durant la dernière guerre.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le temps d'une photo, il ne restait plus qu'à prendre le chemin pour une descente variée qui alternait chemins empierrés, chemins forestiers et un peu de route. C'est donc rapidement que nous sommes revenus au dessus de Challèles. Là le groupe se séparait, l'un rentrait par la route, l'autre préférait emprunter un chemin descendant à la rivière pour la passer à gué. Malheureusement, Philippe qui avait un petit problème de dérailleur,qui sera vite résolu ensuite, ne pouvait par précaution s'engager dans la descente. Celle-ci particulièrement abrupte, n'était constituée que d'un lit de pierres et, si elle n'était pas très longue, elle était très exigeante et très éprouvante.
Avec leur échauffement, les freins produisaient une musique rarement entendue chez nous et je n'irai pas jusqu'à vous affirmer qu'en bas pour le passage du gué, l'eau faisait fumer les disques mais …
En tous cas, un vrai moment de fraîcheur et de bonheur ce passage de la rivière et puis nous étions à la fin de ce périple de 42 km avec 1220 m de D+ réalisé en 03h30.
Pour le repas, nous avons sacrifié au traditionnel saucisse – aligot qui permet de reconstituer les réserves rapidement et de se sentir bien calé pour le reste de la journée. Après un petit temps de pause, nous avons pris la route pour Malezieu, jolie petite ville médiévale que nous avons visitée tranquillement. Nous avons pu échanger un petit moment avec le maire qui s'est transformé pour quelques minutes en guide prévenant de sa ville. Après la visite petit tour à la fromagerie locale où certains ont acheté … de la bière ! Chacun ses goûts !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le soir repas sympathique dans un restaurant du coin et, après avoir pris le temps de jeter un œil sur les étoiles, petite visite à Morphée et ses bras accueillants pour une nuit réparatrice après cette journée passée sous un magnifique soleil.
Dimanche matin, le guide des excursions indiquait : Viaduc de Garabit. Nous l'avions déjà vu mais de loin en nous arrêtant, à notre arrivée, sur l'aire d'autoroute qui permet de l'admirer. Nous l'avions vu également la veille mais d'encore plus loin. Ce dimanche il s'agissait d'aller le voir de près !
Départ tôt car cette journée est chargée et c'est également celle du retour. Pour l'heure, petit échauffement sur le plat le long de la rivière avant d'entamer la montée vers les hauts de Chaliers où nous avons eu une très belle vue sur les gorges de la Truyères au petit matin. Ces gorges, il fallait les traverser grâce à un pont suspendu mais pour y arriver il fallait descendre par un petit sentier à flan de gorge. L'exercice n'était pas facile et deux de nos camarades ont chuté assez sévèrement dans cette descente mais heureusement il n'y a que le vernis qui a trinqué.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La suite jusqu'au viaduc était plus facile et celui-ci se laissait admirer placidement par cette belle matinée. L'ouvrage est à la fois impressionnant et élégant et bien qu'il soit de couleur rouge il s'inscrit parfaitement dans le paysage.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Après cette pause touristique, nous reprenions la route. Pas très longtemps car pour la première fois du week-end, il y avait une crevaison. Mais comme on ne fait jamais rien à moitié à Moissy, à peine réparée la roue se dégonflait aussitôt. Nous n'avons jamais trouvé l'épine ou le silex, la chambre à air était-elle défectueuse ???
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le retour se faisait par des petits chemins vallonnés, parfois raides et d'ailleurs dans l'un particulièrement pentu et technique, nous avons vu, pour la première fois, Christian mettre pied à terre. Certes, pas très longtemps mais suffisamment pour que cela soit mentionné ! Philippe dans les descentes nous gratifiait de figures ne figurant pas dans le manuel tout en restant sur le vélo tandis que Patrick, dans les montées, donnait tout en cette dernière journée pour suivre Christian. Les autres dans le peloton suivait les explications de Loulou qui nous racontait son pays. Cette dernière sortie fût assez courte (26,3 km - 623 m D+ - 02h06) mais pas dénuée de difficultés ni de moments sympathiques.
En rentrant, tout le monde faisait preuve d'une efficacité redoutable pour se doucher, ranger les affaires, préparer le repas et commencer le ménage. Le repas était pris rapidement jusqu'au dessert pour lequel on prenait un peu de temps pour savourer la délicieuse crème aux œufs et au caramel préparée par Loulou. Un vrai délice !
Pas de temps pour la sieste, on finissait le rangement et le ménage mais la journée n'était pas finie pour autant car nous avions rendez-vous à l'école musée de Ruynes-en-Margeride pour une visite guidée. Même si le décor de cette école est celui de l'année 1931, à part pour le plus jeune, cela ne nous était pas inconnu, les tables avec les encriers, le tableau, les cartes etc. tout cela nous ramenait à notre enfance. Le summum de la visite étant la distribution d'une feuille et d'un porte-plume pour une petite page d'écriture. Même si les pleins et les déliés ne sont plus aussi nets, nous n'avons pas totalement perdu la main. Cette visite d'une école rurale, pas tellement éloignée d'ailleurs d'une école de ville de la même époque a été très intéressante et très agréable.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ensuite, direction Loubaresse, pour la visite de la ferme musée de Pierre Allegre. Difficile ici de tout vous raconter, mais si vous passez dans le coin ne loupez pas cela. La guide nous a emmené en voyage dans le temps et a su si bien nous intéresser et nous captiver que le temps et bien … on ne l'a pas vu passer ! L'histoire qu'elle nous a racontée nous a entraîné dans la vie de cette ferme, il y a pratiquement quatre siècles, mais également dans la vie de la région et de ses habitants. Nous avons passé un excellent moment !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cette visite clôturait ce week-end qui a été excellent à tous points de vue. Sur le plan sportif, il nous a permis de nous confronter à des difficultés difficiles à trouver dans notre région, Il a fallu « taper » dedans et se mettre vite à niveau techniquement. Culturellement, nous avons découvert (ou redécouvert) une très belle région dont les habitants sont accueillants et souriants. Enfin sur le plan humain, un excellent moment de convivialité permanent que ce soit sur le vélo, à table ou encore lors des nombreuses pauses de nos sorties.
L'ensemble des participants se joint à moi pour remercier chaleureusement Loulou d'avoir initié ce déplacement au cours duquel nous avons pu constater que si l'Alsacien a une notion bien à lui du zigzag, l'Auvergnat, tout comme le Lozérien d'ailleurs, a une notion du plat qui lui est propre !
Merci Loulou